Wednesday, May 13, 2020

Photogramme urbain



Photogramme urbain




Un éclair sur le fronton
Tout demeure sous la pluie
Pétrifié et suspect
Torpeurs
Chants du matin
Emblèmes informes de l’hiver
Engrenages et tumultes des mécanismes d’acier
Locomotives imaginaires
Cheminées sans fumée
Spasme lisse et froid de l’indifférente sirène folle
Qui hurle éternelle
Transperçant l’indifférent et oblique escalier.

Tuesday, May 12, 2020

Anachronique rafale moribonde



Préparatifs de mariage…
Le souffle sent l’air moisi
Dans les vieilles provinces
Anachronique rafale moribonde
Origine illimitée immuable
Transpiration de candélabre
Au bout des sentiers froids
Les statues s’évaporent.


Monday, May 11, 2020



Dans le métro puant,
ferraillant entre deux gares,
une passagère
décroise les jambes.

Friday, May 08, 2020

Énigmes




Énigmes







Cicatrices de lune
Écume du vent
Cendres d’orties
Ombres de fête
Rameau de fumée
Graffitis amers
Poussière d’encre
Buées hivernales sur des vitres salies
Souvenirs du Monde

Énigmes.


Thursday, May 07, 2020

le temps est rond



le temps est rond
comme le trajet des étoiles filantes
qui les nuits nous hantent

le temps est rond
comme le sein de la jeune fille
dont les yeux brillent

le temps est rond
comme le ventre de maman
qui attend son enfant

le temps est rond
comme la joue du bébé
à l'heure de la têtée

le temps est rond
comme la la pensée du cosmonaute qui erre
en voyant la courbure de la terre


le temps est rond
comme les rêves de l'explorateur
qui voit l'horizon par de là ses peurs

le temps est rond

comme la bouche de la chanteuse
qui fredonne les mots doux de la berceuse

le temps est rond
comme les pensées de la vieille
qui attend le jour sans réveil

le temps est rond

comme le front du poète
qui la nuit écrit à l'encre violette

Marie-Louise BETTING-ASPILLAGA




Dans l’humide et froid
De ce début de décembre
Entre bosquet et ruisseau
Le chemin ondule
Tel le trait de matisse
J’observe immobile
Une touffe de bambou
Aussi gracile que déplacée
Je m’interroge
Sur sa présence
Aux milieux des baliveaux
Normands
Quand la cri de la huppe
Claque
Au sommet de la colline
Comme un bref
Et télégraphique
Message
Qui me menace :
«  Bientôt
Il va pleuvoir »


Wednesday, May 06, 2020



Dans la prairie
Aux lapins
La vie cabriole

Deux fous
Accrochés
À une grille
Comme des chiens
aboient


Tuesday, May 05, 2020

Tu me dis désordonné



Tu me dis désordonné
Et c’est vrai
Mon jardin est
En friche
Et
Mon atelier
Est tout dérangé
Dans mon garage
Je ne retrouve rien
Et mon bureau
Semble avoir subi
Un méchant cataclysme.

Pourtant
J’ai le sentiment
Qu’en moi
Tout est à sa place..